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Le mystère du vichy rose

Parmi les petits plaisirs qui enchantent le quotidien, il en est de récurrents, comme espérer du hasard qu'il me permette de rencontrer mes "amis" des rues - entendre par là, des inconnus devenus familiers à force de les croiser sur mon chemin.


Ainsi de Brigitte, qui squatte dans un garage abandonné et qui garde le sourire par tous les temps ou de Monsieur Xavier, occupé ces jours-ci à bricoler son vélo hors d'âge, mais aussi d'autres dont j'ignore encore le nom, et d'autres qui sont devenus de vrais amis au fil des discussions engagées d'une table à l'autre, sur la terrasse, chez Marco.



Des rêveries autour de leurs vies imaginées trottent dans ma tête.

Dans cet ordre de réflexion, la loge de Monsieur Xavier est source inépuisable d'inspiration.


Un évènement incroyable s'est produit au milieu de l'été. Probablement, suis-je la seule à l'avoir noté, et voilà qu'après des années d'attente et d'observation...


Les volets de la troisième fenêtre sont enfin ouverts !




Devant cette fenêtre aux volets continuellement clos, j'éprouve la curiosité lancinante qui devait hanter les malheureuses confrontées au mystère du cabinet interdit, dans le conte de Barbe Bleue.


Quand, pour la première fois, j'aperçus les volets repliés, je ne pus m'empêcher de presser le pas, excitée par la pensée du secret révélé.

Derrière les vitres, je ne vis rien d'autre qu'un carré de vichy rose, en guise de rideau.


Au delà de ma déception, je ne sus réfréner un sourire incrédule et joyeux, tant m'étonnait la candeur de l'imprimé rose et blanc !

Mon imagination féconde se perdait en nouvelles supputations.




D'amusants indices se succédèrent tout l'été. Tel jour, c'était du linge féminin mis à sécher sur la chaise, dans la rue, des dessous en dentelle, pour être précise.

Un autre, glissant un oeil sur la fenêtre ouverte du minuscule "séjour", je vis une dame, de dos, face à son hôte, tandis qu'une délicieuse odeur de cuisine me rappelait de me hâter pour aller déjeuner.

De loin encore, chez Marco, je surpris, à plusieurs reprises, monsieur Xavier petit déjeunant en tête à tête avec la même silhouette, et occupé de beurrer les tartines...



Et voilà qu'un deuxième vélo fait son apparition.



Derrière le rideau rose, j'ignore ce qu'il y a et c'est tant mieux.

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Catherine Dhomps

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