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Rouge

Rouge

Sur le pinceau, sur la palette, sur la toile, j’aime le rouge.

De là, à basculer…

La faute à un récent séjour au Pays Basque.

C’est venu d’un coup, bizarrement, alors que je baignais dans la luxuriance des verts, des mauves, des ocres, en grimpant d’improbables routes à flanc de montagne vers l’Espagne.

Dans ce vert profond ponctué du blanc immaculé des façades, laiteux et bleuté dans l’ombre où se plaisent les hortensias, incroyablement blanc de blanc au soleil, les géraniums éclaboussaient de leur cadmium clair le rouge sombre des boiseries à moins que ce ne fut l’inverse, le rouge brun et mat des volets révélait des rouges surnaturels qui ont imprimé ma rétine.

Depuis, le rouge m’obsède.

Je ferme les paupières et les rouges affluent, celui du « Concert » de Staël, des « Bouteilles rouges » ou du « Grand nu bleu couché », le rouge des fresques de Pompéi, les drapés du « Lamentation » de Van Der Weyden, les rouges orangé de Georges de La Tour, le rouge profond du « Saint Jérôme écrivant » du Caravage, les rouges des tomates du jardin, celui des coquelicots dans les vignes à Trausse, le rouge baiser, la colère rouge, l'écharpe d'Aristide Bruant et le sofa de la rue du Moulin, le rougeoiment de la braise,

"Le carré rouge" de Malévitch annonciateur de révolution, l’écarlate de la muleta sur le sang sombre et brillant du taureau… à l’infini, je vois rouge.

Obsession.

J’avais laissé une toile vierge et son esquisse en attente dans l’atelier.

En partant, j’imaginais un fond clair, des gris, des blancs, des ocres, du noir…

Au retour, j’étais impatiente de m’y mettre.

Le rouge s’est imposé.

Je ne sais dire où va mon tableau.

J'y travaille.

Le rouge a induit d’autres couleurs, l’envie d’essayer des « trucs », de faire confiance au hasard, à l’intuition.

Je rêve de Toulouse rouge.

On verra bien…

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Catherine Dhomps

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