Des petits riens
Quand l’ombre s’allonge
Il est des trois fois rien qui me rendent à la lumière
et le coeur, joyeux, bat plus vite…
Observer l’aube et ses ciels changeants

Plonger le nez dans la boite à café
Et respirer
en fermant les paupières
Me rappeler une bougie en sucre filé
Me dessiner, au pinceau, une bouche rouge baiser
A mon corps défendant
Etre bouleversée par une chanson
Entendue à l'instant où j'écris, à la radio
« On ne renonce pas
On essaie de regarder droit dans le soleil…
On ne se console pas… »
Echanger des sourires avec de parfaits inconnus
Dire bonjour sur mon chemin vers la BM
Me raconter un épisode imaginaire de la vie imaginée de Monsieur Xavier selon ce que j’observe en longeant son chez lui
« Le tranchant de l’œil en éveil
Pour regarder droit dans le soleil… »
Murmurer silencieusement dans ma tête l’air du violoncelle
A cœur acceptant
Arpenter les pavés gris de la rue Alsace en faisant claquer les talons hauts
Tac tac tac tac tac tac
Staccato parfait
Délivrer le moineau prisonnier du filet
Croquer dans la feuille de roquette, en savourer le piquant
Sucer ses doigts dégoulinants de jus de framboise
Inventer des mots… myrope
Revenir, par la magie des mots encore, à un souvenir de très petite enfance
Cet instant d’éclats de rire et de bousculade, quand, d’un bout du lit à l’autre, ma sœur et moi, nous croisions en scandant « pompon-minette » !